Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/246

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bien des crimes demeurés inconnus et pour lesquels je n’avais pas été personnellement consulté. Pendant des années j’ai cherché à percer le mystère, et je suis enfin arrivé à trouver une piste que j’ai suivie à travers mille détours ; cette piste vient de me faire aboutir à l’ex-professeur Moriarty, le célèbre mathématicien.

Il est, mon cher Watson, le Napoléon du crime ; pour moi, il personnifie l’instigateur de la moitié des forfaits commis dans cette capitale, et de presque tous ceux qui restent impunis. C’est un génie, un philosophe, un grand penseur ; il a un cerveau merveilleusement organisé. Il reste immobile comme l’araignée au centre de sa toile, mais cette toile a mille ramifications, et il perçoit les vibrations de chacun des fils. Il fait peu de chose par lui-même, il ne trace que les plans d’opération pour ses agents aussi nombreux qu’admirablement dressés. Y a-t-il un crime à commettre, un papier à subtiliser, une maison à piller, un homme à faire disparaître, le professeur en est informé ; il combine l’attaque et le crime s’accomplit aussitôt. Il peut se faire que l’exécuteur du coup soit pris : dans ce cas, il est pourvu largement à sa