— Assurément, monsieur, mais je voudrais découvrir ce que sont ces gens et quel était leur but en me jouant cette farce, si farce il y a. En tout cas cela leur a coûté trente-deux livres.
— Nous tâcherons de vous fixer là-dessus. Et d’abord permettez-moi de vous faire deux ou trois questions, monsieur Wilson. C’est votre employé qui le premier a attiré votre attention sur l’annonce, n’est-ce pas ? Depuis combien de temps était-il à votre service ?
— Depuis environ un mois.
— Comment l’avez-vous trouvé ?
— Il avait répondu à une annonce que j’avais insérée dans le journal.
nous nous engageâmes dans un couloir sombre.
— Est-il le seul qui soit venu se présenter ?
— Non, j’en ai eu une douzaine.
— Pourquoi l’avez-vous choisi de préférence à un autre ?
— Parce que je l’avais sous la main et qu’il avait des prétentions modestes.
— Il a, en somme, accepté la moitié des gages ordinaires ?
— Oui.
— Voulez-vous me décrire ce Vincent Spaulding ?
— Il est petit, fort, très vif dans ses mouvements, et n’a pas de barbe quoiqu’il ait tout près de trente ans. Il a sur le front une cicatrice provenant d’une brûlure faite avec un acide.
Holmes, très agité, se redressa sur son siège :
— C’est ce que je pensais, dit-il. Avez-vous jamais remarqué que ses oreilles fussent percées comme pour porter des boucles d’oreilles ?
— Précisément, monsieur. Il m’a dit qu’une bohémienne les lui avait percées lorsqu’il était gamin.
— Hum ! dit Holmes, en s’étalant de nouveau, et en retombant dans ses réflexions. Est-il encore chez vous ?
— Oh ! certainement monsieur, je viens de le quitter.
— S’est-il occupé de vos affaires en votre absence ?
— Je n’ai rien à lui reprocher, monsieur ; il y a du reste peu de clients dans la matinée.
— C’est bien, monsieur Wilson, je serai heureux de vous donner mon impression sur tout cela dans un ou deux jours ; nous sommes à samedi aujourd’hui ; j’espère que vers lundi nous aurons une solution.