Page:Doyle - Sherlock Holmes triomphe.djvu/26

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Jusqu’alors, je n’avais pas osé regarder, mais enfin j’écartais doucement les rideaux et risquais un coup d’œil. Je sentais l’épaule de Holmes contre la mienne et je comprenais que, lui aussi, observait. À deux pas de nous, je distinguais le dos rond de Milverton. Il était évident que nous nous étions trompés sur ses agissements, qu’il n’avait pas mis le pied dans sa chambre à coucher, mais qu’il avait dû passer la soirée dans une salle quelconque de l’autre aile de la maison, dont nous n’avions pas aperçu les fenêtres éclairées. Sa tête grisonnante et chauve était dans notre axe ; il était étendu dans sa chaise en cuir rouge, les jambes allongées, et fumait un gros cigare. Il portait un veston d’appartement couleur lie de vin avec un col en velours noir, et tenait à la main un papier timbré qu’il lisait avec nonchalance, tout en lançant des bouffées de fumée. Son attitude confortable ne paraissait pas indiquer qu’il dût se décider bientôt à nous laisser le champ libre.

Holmes me serra la main pour me rassurer ; il voulait évidemment me faire comprendre qu’il était maître de la situation et que tout