Page:Doyle - Sherlock Holmes triomphe.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous allez passer les quelques instants qui nous restent à me raconter cette histoire extraordinaire.

— Je vous dirai tout, monsieur Holmes ! s’écria-t-elle. Je me ferais couper la main droite plutôt que de faire de la peine à mon mari. Il n’y a pas une femme à Londres qui aime son mari plus que moi. Et pourtant, s’il savait ce que j’ai été obligée de faire, jamais il ne me pardonnerait ! Il a le sentiment de l’honneur à un si haut degré qu’il ne pourrait excuser une faute commise. Aidez-moi, monsieur Holmes, mon bonheur et le sien, notre vie même sont en jeu !

— Hâtez-vous, madame, car le temps presse !

— Jadis, avant mon mariage, j’avais écrit une lettre un peu ardente… c’était une folie de jeune fille confiante et aimante… Je ne croyais pas mal faire, mais lui l’aurait trouvée criminelle. S’il avait lu cette lettre, sa confiance eût été à jamais détruite. Voilà des années de cela !… Je croyais que tout était oublié. Enfin, j’appris que Lucas l’avait en sa possession et qu’il voulait la donner à mon mari. J’implorai sa pitié et il me promit de me la rendre si je pouvais lui apporter un certain document qu’il me décrivit