Page:Doyle - Sherlock Holmes triomphe.djvu/3

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rière, à m’occuper de plus de cinq cents assassins ; aucun d’eux ne m’a fait éprouver le sentiment de dégoût que je ressens pour cet homme. Pourtant, je ne puis éviter d’avoir des rapports avec lui ; il vient même ici sur ma demande.

— Qui est-il donc ?

— Je vais vous le dire, Watson. C’est le roi des maîtres chanteurs. Que Dieu protège l’homme ou la femme dont le secret et l’honneur sont tombés entre les mains de Milverton ! Avec une face souriante et un cœur de marbre, il vous broie, vous presse jusqu’à la dernière goutte ! C’est un génie à sa manière, et il aurait pu se faire un nom dans un métier plus honnête. Voici comment il opère : il annonce qu’il payera très cher des lettres ou des documents pouvant compromettre des gens riches, ou d’un rang élevé. Il trouve une clientèle tout indiquée, non seulement parmi les valets ou les femmes de chambre, mais encore parmi certains hommes ignobles qui savent inspirer l’amour à des femmes trop confiantes. Il n’y va pas de main morte : je sais qu’il a payé une fois sept cents livres à un laquais, un mot