Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/103

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avant de se quitter, remarqua Sherlock Holmes.

— C’était ce que je pensais. J’ai donc passé toute ma soirée d’hier à faire des recherches qui n’ont abouti à rien. Ce matin j’ai recommencé de très bonne heure et à cinq heures je suis arrivé à l’hôtel d’Halliday dans la rue Little Georges. Lorsque je demandai si M. Stangerson habitait là on me répondit affirmativement.

« Vous êtes sans doute le monsieur qu’il attendait, me dit-on. Voilà deux jours qu’il l’espère.

« — Où est-il maintenant ? demandai-je.

« — Il est en haut et encore dans son lit. Il a demandé qu’on n’entre chez lui qu’à neuf heures.

« — Je vais monter le voir tout de suite », répliquai-je.

« Je pensais que mon apparition soudaine lui porterait un coup et lui arracherait peut-être quelque exclamation involontaire. Le portier s’offrit à me mener dans sa chambre ; elle était située au deuxième étage et on y accédait par un petit couloir. L’homme me désigna la porte et allait redescendre, lorsqu’un spectacle si affreux s’offrit à mes regards que mon cœur se souleva, malgré mes vingt années d’expérience. Sous la porte coulait un mince ruisseau de sang qui avait traversé le corridor et avait formé une mare contre la cloison opposée. Je poussai un cri qui fit revenir le portier sur ses pas. Il se