Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/165

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Les routes les plus fréquentées étaient strictement surveillées et si bien gardées que personne ne pouvait y passer sans un ordre signé du Conseil. De quelque manière qu’il envisageât la situation il lui semblait impossible d’éviter la catastrophe suspendue sur sa tête. Et cependant la résolution du vieillard ne chancela jamais ; plutôt la mort que de consentir à ce qu’il regardait comme le déshonneur de sa fille.

Un soir, assis seul dans sa demeure, il réfléchissait encore à la terrible position dans laquelle il se trouvait et cherchait vainement, un moyen d’en sortir. À l’aube du même jour, c’était le numéro 2 qui était apparu, inscrit sur le mur de la maison ; le lendemain serait donc le dernier jour du délai qui lui avait été accordé. Qu’allait-il arriver alors ? Toutes sortes de pensées vagues et effrayantes se heurtaient dans son cerveau. Que deviendrait sa fille quand il n’y serait plus ? N’y avait-il aucun moyen de traverser les mailles du filet qu’il sentait se resserrer autour de lui ? En constatant son impuissance, il laissa tomber sa tête sur la table et se mit à sangloter.

Mais, soudain dans le silence un bruit se fit entendre. Qu’était-ce donc ? À la porte un léger grattement, très distinct cependant, troublait le calme de la nuit. Ferrier se glissa dans l’antichambre pour écouter plus attentivement. Le bruit s’interrompit