Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/219

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restant dans la chambre jusqu’à la fin et y laissant de nombreuses traces de son passage. Une façon si méthodique de procéder semblait indiquer le châtiment d’une injure privée, et non une vengeance politique. Mon opinion ne fit que se confirmer en voyant l’inscription tracée sur le mur : on ne l’avait faite que pour égarer les premières recherches et la découverte de la bague prouva bien la justesse de mes appréciations. N’était-il pas évident que le meurtrier avait mis cet anneau sous les yeux de la victime pour lui rappeler une femme qu’ils avaient connue ? C’est alors que je demandai à Gregson si, en télégraphiant à Cleveland, il avait précisé quelque point particulier à éclaircir dans l’existence antérieure de M. Drebber. Vous vous souvenez, n’est-ce pas ? qu’il me répondit par la négative.

« Je me mis ensuite à examiner attentivement la chambre ; je constatai que je ne m’étais pas trompé quant à la taille de l’assassin et je recueillis quelques indications complémentaires comme celles du cigare de Trichinopoli et de la longueur inusitée des ongles. Du moment où il n’y avait aucun indice de lutte, je pensais bien que le sang qui couvrait le plancher provenait d’un saignement de nez, produit par l’état d’excitation dans lequel se trouvait l’auteur du crime, et je constatai même que les taches coïncidaient avec la trace de ses pas. Il faut en général, pour que pareil accident arrive, être doué d’un tempérament