Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/39

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de la façon spontanée dont j’avais exprimé mon admiration, « Je disais tout à l’heure, reprit-il, qu’il n’y avait plus de criminels, eh bien ! je m’étais trompé ; lisez ; ceci ! » et il me tendit la lettre que le commissionnaire venait d’apporter.

« Comment ? m’écriai-je après l’avoir parcourue d’un coup d’œil, mais c’est horrible !

— Oui, cela semble sortir un peu de la banalité ordinaire, remarqua-t-il avec calme. Voudriez-vous être assez aimable pour me relire cette lettre tout haut ? »

Voici ce qu’elle contenait :


« Cher Monsieur Sherlock Holmes,

« Il y a eu cette nuit du grabuge au no 3 du Jardin Lauriston, près la route de Brixton. L’agent de faction dans ce quartier aperçut vers deux heures du matin une lumière qui semblait venir de cette maison ; comme elle est inoccupée, il trouva la chose anormale et se dirigea de ce côté. La porte était ouverte ; dans la première pièce, complètement démeublée, gisait le cadavre d’un homme bien mis et paraissant appartenir à une condition sociale élevée ; il avait dans sa poche des cartes de visite au nom d’Enoch J. Drebber, Cleveland Ohio, U.S.A. Le vol n’avait pas été le mobile du crime et jusqu’ici il est impossible de dire ce qui a pu déterminer la mort ! On