Page:Doyle - Une momie qui ressuscite.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

qui avait beaucoup lu, qui avait des idées très larges et une mémoire extraordinaire.

Ses manières étaient si douces et si agréables, qu’au bout de quelque temps, elles faisaient oublier ce qu’il y avait de répulsif dans son aspect.

Pour un homme surmené et fatigué, ce n’était pas un compagnon ennuyeux ; et bientôt, Smith en arriva à désirer ses visites, et même à les lui rendre.

Si intelligent que fut son voisin, et il l’était indubitablement, il semblait à l’étudiant en médecine qu’il apercevait un grain de folie chez lui.

Parfois, Bellingham se mettait à parler sur un ton élevé, emphatique, qui contrastait avec la simplicité de sa vie.

— C’est une chose merveilleuse, s’écriait-il, de sentir qu’on peut commander aux puissances du bien et du mal, à un ange secourable ou à un démon de vengeance…

De Monkhouse Lee, il dit une autre fois :

— Lee est un bon garçon, un honnête garçon, mais il est sans force et sans ambition, ce ne serait pas un bon associé pour un homme qui rêverait une grande entreprise… Ce ne serait pas un bon associé pour moi…

À de semblables aperçus et de si sottes insinuations, Smith, tirant solennellement des bouffées de sa pipe, levait simplement les yeux, secouait la