Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/102

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sur la cime d’un pic, une immobilité de mort régnait partout.

« Vous êtes un homme instruit, dis-je, vous ne pouvez croire à de pareilles balivernes ! À quelle cause attribuez-vous ce bruit étrange ?

— Les fondrières rendent parfois des sons bizarres, inexplicables… La boue se tasse… l’eau sourd ou quelque chose…

— Non, non, répondis-je ; c’était une voix humaine.

— Peut-être bien, répondit Stapleton. Avez-vous jamais entendu s’envoler un butor ?

— Non, jamais.

— C’est un oiseau très rare — à peu près complètement disparu de l’Angleterre — mais, dans la lande, rien n’est impossible. Oui, je ne serais pas étonné d’apprendre que c’est le cri du dernier butor qui vient de frapper nos oreilles.

— Quel bruit étrange !…

— Ce pays est plein de surprises. Regardez le flanc de la colline… Que croyez-vous apercevoir ? »

Je vis une vingtaine de tas de pierres grises amoncelées circulairement.

« Je ne sais pas… Des abris de bergers ?

— Non. Nos dignes ancêtres habitaient là. L’homme préhistorique vivait sur la lande et comme, depuis cette époque, personne ne l’a imité, nous y retrouvons encore presque intacts les vestiges de son passage. Ceci vous représente des wigwams recouverts de leur toiture. Si la curiosité vous prenait de les visiter, vous y verriez un foyer, une couchette…