Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/129

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cacité, Holmes n’a pas prévu certaines choses qui se sont passées depuis mon arrivée ici. Vous me comprenez ?… Je jurerais bien que vous êtes le dernier homme qui consentirait à jouer auprès de moi le rôle de trouble-fête. Il faut que je sorte seul. »

« Ces paroles me plaçaient dans une situation embarrassante. Je ne savais trop que dire ni que faire et, avant que mon irrésolution cessât, sir Henry avait enlevé sa canne du portemanteau et s’était éloigné.

« À la réflexion, ma conscience me reprocha amèrement de n’avoir pas exigé, sous un prétexte quelconque, que le baronnet me gardât auprès de lui.

« Je me représentais la posture que j’aurais vis-à-vis de vous, si je retournais à Baker street vous avouer que ma désobéissance à vos ordres avait causé un malheur.

« Je vous assure qu’à cette pensée, le sang me brûla les joues.

« Je me dis que je pouvais encore rattraper mon promeneur et je partis immédiatement dans la direction de Merripit house.

« Je courus de toute la vitesse de mes jambes jusqu’au point où la route bifurque sur la lande. Sir Henry demeurait invisible.

« Alors, craignant d’avoir suivi une mauvaise direction, j’escaladai une colline — celle que l’on avait exploitée comme carrière de granit — du haut de laquelle ma vue embrassait presque tout le pays.

« Immédiatement, j’aperçus le baronnet à cinq cents mètres devant moi. Il s’était engagé dans le