Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/134

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« Elle a commencé à insister sur le danger que je cours ici et sur l’inquiétude dans laquelle elle vivrait, si je ne quittais pas Baskerville.

« Je lui ai répondu que, depuis que je la connaissais, je n’étais plus pressé de partir et que, si réellement elle souhaitait mon départ, le meilleur moyen d’en venir à ses fins était de s’arranger pour m’accompagner.

« Je lui proposai de l’épouser, mais, avant qu’elle eût pu me répondre, son espèce de frère arrivait sur nous avec des façons d’énergumène. Ses joues blêmissaient de rage et, dans ses yeux, de sinistres éclairs de folie s’allumaient.

« Que faisais-je avec madame ?… Comment avais-je l’audace de lui rendre des hommages qui lui étaient odieux ?… Mon titre de baronnet autorisait-il donc une conduite aussi cavalière ?

« Si Stapleton n’avait pas été le frère de Béryl, j’aurais mieux su que lui répondre. En tout cas, je lui ai dit quels sentiments m’inspirait sa sœur et que j’espérais qu’elle me ferait l’honneur de devenir ma femme.

« Au lieu de se calmer, ce discours l’irrita encore davantage. À mon tour, je m’emportai et je ripostai un peu plus aigrement que je ne l’aurais dû, Béryl étant présente à notre altercation.

« Leur départ précipité a terminé cette scène pénible et vous voyez en moi l’homme le plus bouleversé de tout le comté. »

« Je risquai une ou deux explications ; mais j’étais en réalité tout aussi troublé que sir Henry.