Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Le titre de notre ami, sa fortune, son âge, ses manières, son physique, tout militait en sa faveur. On ne pouvait rien lui reprocher — rien que le fatal destin qui s’acharnait sur sa famille.

« Pourquoi repousser brusquement ses avances, sans même prendre l’avis de la personne qui en était l’objet ? Et pourquoi miss Stapleton avait-elle obéi à son frère, sans protester autrement que par son effarement ?

« Dans l’après-midi, une visite du naturaliste fit cesser nos conjectures. Il venait s’excuser de sa conduite grossière.

« Après un long entretien avec sir Henry, dans le cabinet de ce dernier, tout malentendu fut dissipé, et l’on convint que, pour fêter cette réconciliation, nous irions dîner le vendredi suivant à Merripit house.

« — Cette démarche de Stapleton ne modifie pas mon appréciation sur lui, me dit sir Henry… Je le considère toujours comme un peu toqué… Je ne puis oublier l’expression de son regard, quand il courut sur moi ce matin. Cependant je dois reconnaître qu’il s’est excusé de fort bonne grâce.

« — Vous a-t-il donné une explication de sa conduite ?

« — Oui. Il prétend qu’il a reporté sur sa sœur toutes ses affections. Cela est très naturel et je me réjouis de ces sentiments à son égard… Il m’a dit qu’ils avaient toujours vécu ensemble, menant une existence de cénobites, et que la pensée de la perdre lui était intolérable. Il a ensuite ajouté qu’il ne