Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/182

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de l’invoquer. J’avais revendiqué un droit de passage au beau milieu du parc du vieux Middleton, monsieur, sur un espace de cent mètres et devant la porte de la maison. Qu’en pensez-vous ?… Ils verront bien, ces grands seigneurs, qu’ils ne nous écraseront pas toujours sous le sabot ferré de leurs chevaux !… Ensuite, j’avais entouré de clôtures le bois où les habitants de Fenworthy ont coutume d’aller en pique-nique. Les maroufles croient vraiment qu’on a abrogé les lois qui protègent la propriété et qu’ils peuvent déposer partout leurs papiers graisseux et leurs tessons de bouteilles ! Ces deux procès ont été jugés, docteur Watson, et j’ai obtenu gain de cause dans les deux affaires. Je n’avais plus remporté de succès pareil depuis le jour où j’avais fait condamner sir John Morland parce qu’il tirait des lapins sur sa propre garenne.

— Comment diable vous y êtes-vous pris ?

— Feuilletez les recueils de jurisprudence… Vous y lirez : « Frankland c. Morland, Cour du Banc de la Reine… » Ça m’a coûté cinq mille francs, mais j’ai eu mon jugement !

— Quel profit en avez-vous tiré ?

— Aucun, monsieur, aucun… Je suis fier de dire que je n’avais aucun intérêt dans l’affaire… Je remplis mon devoir de citoyen… Par exemple, je ne doute pas que les gens de Fenworthy ne me brûlent ce soir en effigie. La dernière fois qu’ils se sont livrés à ce petit divertissement, j’avais averti la police qu’elle eût à intervenir… La police du comté est déplorablement conduite, monsieur ; elle ne m’a