Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/223

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— À pied… À travers la lande ?

— Oui.

— Mais c’est précisément la chose que vous m’avez le plus expressément défendue !

— Aujourd’hui vous pouvez faire cette promenade en toute sécurité. Si je n’avais la plus entière confiance dans la solidité de vos nerfs et la fermeté de votre courage, je ne vous y autoriserais pas… Il est essentiel que les choses se passent ainsi.

— Je vous obéirai.

— Si vous tenez à votre existence, ne suivez, sur la lande, d’autre route que celle qui conduit de Merripit house au village de Grimpen… C’est d’ailleurs votre chemin tout naturel pour retourner au château.

— Je ferai ce que vous me commandez.

— À la bonne heure, approuva Holmes. Je partirai le plus tôt possible, après déjeuner, de façon à arriver à Londres dans le courant de l’après-midi.

Ce programme ne manquait pas de me surprendre, bien que, la nuit précédente, Holmes eût dit à Stapleton que son séjour à Baskerville ne se prolongerait pas au delà du lendemain. Il ne m’était jamais venu à l’idée que Sherlock pût m’emmener avec lui — pas plus que je ne comprenais que nous fussions absents l’un et l’autre, à un moment que mon ami lui-même qualifiait de très critique.

Il n’y avait qu’à obéir en silence. Nous prîmes congé de notre pauvre sir Henry et, une couple d’heures plus tard, nous arrivions à la gare de Coombe Tracey. La voiture repartit pour le château