Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/233

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Sur la pointe des pieds, je m’avançai dans le sentier et je parvins au petit mur qui entourait le verger.

À la faveur de cet abri, je me glissai jusqu’à un endroit d’où je pus apercevoir l’intérieur de la pièce.

Deux hommes étaient assis en face l’un de l’autre : sir Henry et Stapleton. Je distinguais nettement leur profil. Ils fumaient. Du café et des liqueurs se trouvaient devant eux, sur la table.

Stapleton parlait avec animation ; le baronnet semblait pâle et distrait. La longue promenade nocturne qu’il devrait faire sur cette lande maudite assombrissait peut-être ses pensées.

Un instant, Stapleton se leva et sortit. Sir Henry remplit son verre, s’enfonça dans son fauteuil et souffla vers le plafond la fumée de son cigare.

J’entendis le grincement d’une porte et le craquement d’une chaussure sur le gravier.

Les pas suivaient l’allée qui borde le mur derrière lequel j’étais accroupi. Je risquai un œil et je vis le naturaliste s’arrêter à la porte d’un pavillon construit dans un coin du verger.

Une clef tourna dans la serrure et, comme Stapleton pénétrait dans le réduit, je perçus un bruit singulier, semblable au claquement d’une lanière de fouet.

Stapleton ne resta pas enfermé plus d’une minute. La clef tourna de nouveau ; il repassa devant moi et rentra dans la maison.

Quand il eut rejoint son hôte, je revins doucement