Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/246

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vapeur lourde, chargée de miasmes, nous montait au visage.

Au moindre faux pas, nous enfoncions jusqu’au-dessus du genou dans cette boue visqueuse, frissonnante, qui ondulait sous la pression de nos pieds jusqu’à plusieurs mètres de distance. Elle se collait à nos talons et, lorsque nous y tombions, on aurait dit qu’une main homicide nous tirait en bas, tellement était tenace l’étreinte qui nous enserrait.

Une seule fois, nous acquîmes la preuve que Stapleton nous avait devancés dans le sentier. Dans une touffe de joncs émergeant de la vase, il nous sembla distinguer quelque chose de noir.

Du sentier, Holmes sauta sur la touffe et s’enfonça jusqu’à la ceinture. Si nous n’avions pas été là pour le retirer, il n’aurait jamais plus foulé la terre ferme. Il tenait à la main une vieille bottine. À l’intérieur, on lisait cette adresse imprimée : « Meyer, Toronto ».

« Cela vaut bien un bain de boue, dit Sherlock. C’est la bottine volée à notre ami sir Henry.

— Stapleton l’aura jetée là dans sa fuite, fis-je.

— Certainement. Il l’avait conservée à la main, après s’en être servi pour mettre le chien sur la piste. Quand il a vu que tout était perdu, il s’est enfui de Merripit house, ayant toujours cette bottine, et il s’en est débarrassé ici. Cela nous montre qu’il a atteint, sain et sauf, ce point de la fondrière. »

Ce fut tout ce que nous découvrîmes de lui.

D’ailleurs, comment relever des traces de pas