Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

écriture sur l’adresse. La missive parvint au jeune baronnet et lui donna la première alarme.

« Pour lancer facilement le chien à la poursuite de sir Henry, il était essentiel que Stapleton se procurât un objet ayant appartenu au jeune homme. Avec une promptitude et une audace caractéristiques, il se mit en quête de cet objet, et nous ne pouvons douter que le valet d’étage ou la femme de chambre de l’hôtel n’aient été soudoyés par lui dans ce but. Par hasard, la première bottine remise était neuve et par conséquent sans utilité. Il la renvoya et en demanda une autre — une vieille. Cet incident, très instructif, me prouva immédiatement qu’il s’agissait d’un chien en chair et en os ; aucune autre supposition n’aurait expliqué ce besoin d’une bottine vieille et cette indifférence pour une neuve.

« Plus un détail est futile, ridicule, plus il mérite qu’on l’examine, et le point même qui semble compliquer une affaire est, quand on le considère attentivement, celui qui très probablement l’élucidera.

« Ensuite nous reçûmes, le lendemain matin, la visite de nos nouveaux amis, toujours espionnés par Stapleton dans son cab. Il savait où je demeurais, il me connaissait de vue ; j’en conclus que la carrière criminelle de Stapleton ne se bornait pas à cette seule tentative contre les Baskerville. En effet, pendant ces trois dernières années, on a commis dans l’ouest de l’Angleterre quatre vols qualifiés, tous restés impunis. Le dernier, datant du mois de mai, à Folkestone, a été surtout remarquable par le