Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


— Vous êtes sûr que ce n’était pas une pince-monseigneur ?

— Non, non, c’était bien un couteau. J’en ai vu très distinctement scintiller la lame.

— Mais pourquoi, mon Dieu, seriez-vous poursuivi avec tant d’animosité ?

— Ah ! that is the question.

— Si Holmes a la même manière de voir, cela expliquerait sa conduite, ne croyez-vous pas ? Supposons que votre idée soit exacte : s’il peut mettre la main sur l’homme qui vous a menacé la nuit dernière, il aura évidemment fait un grand pas vers la découverte de celui qui a pris le traité. Il est stupide, en effet, de présumer que vous avez deux ennemis, dont l’un vous pille, tandis que l’autre en veut à votre vie.

— M. Holmes a dit cependant qu’il ne retournerait pas à Briarbrae.

— Je le connais depuis assez longtemps déjà, dis-je ; mais je ne l’ai jamais vu faire quoi que ce soit sans raison sérieuse.

Et, là-dessus, nous changeâmes de sujet de conversation. Ce fut pour moi une journée pénible. Phelps était encore sous le coup de sa longue maladie ; en outre, ses malheurs l’avaient rendu nerveux et chagrin. En vain je m’efforçais de l’intéresser à l’Afghanistan, aux Indes, aux questions sociales, à toutes les choses qui pouvaient distraire son esprit : il revenait sans cesse à son