Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/126

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« — Faites-le venir.

« Un instant après, nous vîmes arriver un homme de petite taille, à la tournure vulgaire dont l’air sournois et la démarche lourde me frappèrent. Il portait une jaquette déboutonnée, tachée de goudron sur une manche, une chemise à carreaux rouges et noirs, un pantalon crotté et de grosses chaussures très usées. Son visage maigre et hâlé manquait de franchise ; sur ses lèvres un sourire stéréotypé qui permettait de voir une rangée irrégulière de dents jaunes ; j’ajouterai que ses mains noueuses étaient à demi fermées, selon l’habitude bien connue des marins.

« Tandis qu’il traversait lourdement la pelouse, j’entendis M. Trevor pousser une espèce de grognement rauque ; puis je le vis se lever d’un bond et courir vers la maison. Il n’y resta qu’un instant ; lorsqu’il revint, il sentait fortement l’eau-de-vie.

« — Eh bien ! mon ami, dit-il, que puis-je faire pour vous ?

« Le matelot le regardait avec des yeux mutins et cet éternel sourire qui errait sur sa bouche entr’ouverte.

» — Vous ne me reconnaissez donc pas ? dit-il.

« — Ma parole, mais c’est Hudson ! s’écria M. Trevor d’un air surpris.

« — Oui, Hudson en personne, monsieur ; et