Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/131

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regards haineux qui en disent plus long qu’aucune parole. J’ignore ce qui se passa ensuite entre mon pauvre père et lui ; ce qu’il y a de sûr, c’est que celui-ci vint me demander le lendemain, si je ne consentirais pas à faire des excuses à Hudson. Je refusai comme bien vous pensez et lui reprochai de permettre à ce misérable de pareilles libertés envers lui et les gens de sa maison.

« — Ah ! mon garçon, me répondit-il, tout cela est facile à dire ! Tu ne te doutes pas dans quelle situation je me trouve. Mais tu le sauras, Victor, tu le sauras, je le jure, advienne que pourra. Ne juge pas trop sévèrement ton pauvre vieux père, n’est-ce pas, mon fils ? Il était très ému, et il alla s’enfermer pour le reste de la journée dans son bureau où je le vis, à travers la fenêtre, écrire fiévreusement.

« Ce soir-là, je crus que l’heure de la délivrance avait sonné, car Hudson nous annonça son intention de nous quitter. Il entra dans la salle à manger au moment où nous venions de nous mettre à table et nous fit part de son projet d’une grosse voix avinée.

« — J’en ai assez du Norfolk, dit-il. Je vais aller voir M. Beddoes dans le Hampshire. Je présume qu’il sera aussi heureux de me voir que vous l’avez été vous-même.

« — J’espère que vous partez au moins sans