Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/87

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Holmes retomba dans les réflexions intenses et silencieuses d’où il venait de sortir ; mais il me sembla à moi, accoutumé comme je l’étais à toutes ses habitudes, que quelque nouvelle supposition venait tout à coup de surgir dans son esprit.

Il était trois heures vingt minutes lorsque nous arrivâmes à la gare. Après un lunch rapide au buffet, nous allâmes tout de suite à Scotland Yard. Holmes avait déjà télégraphié à Forbes ; nous le trouvâmes nous attendant ; c’était un petit homme à l’air rusé, au regard pénétrant, mais pas aimable du tout. Il fut positivement froid dans ses rapports avec nous, surtout quand il eut appris l’objet de notre visite.

— Ce n’est pas la première fois, monsieur Holmes, que j’entends parler de vos méthodes d’investigation, dit-il d’un ton revêche. Vous êtes assez habile pour tirer parti de tous les renseignements que la police peut mettre à votre disposition ; et puis, vous essayez de terminer les affaires vous-même et de jeter le discrédit sur les autres.

— Au contraire, répondit Holmes. Sur cinquante-trois causes que j’ai eu à instruire dernièrement, il n’en est que quatre où mon nom ait paru, et la police a eu l’honneur des quarante-neuf autres. Je ne vous reproche pas de l’ignorer, car vous êtes jeune et inexpérimenté ; mais, si