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LE CAPITAINE DREYFUS

je te l’ai dit, comme c’est ton devoir, puisque je te le commande, je n’ai nul doute que tu aies un terme à ton épouvantable martyre, à celui de nos enfants.

Je t’embrasse comme je t’aime, de toute la puissance de mon affection, ainsi que nos chers et adorés enfants.

Ton dévoué,

Alfred.

Baisers à tes chers parents, à tous.

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Le 4 février 1898.
Chère Lucie,

Je n’ai rien à ajouter aux nombreuses lettres que je t’ai écrites depuis deux mois. Tout ce fatras peut d’ailleurs se résumer en quelques mots. J’ai fait appel à la haute équité de M. le Président de la République, à celle du gouvernement pour demander la revision de mon procès, la vie de nos enfants, un terme à notre épouvantable martyre.

J’ai fait appel à la loyauté de ceux qui m’ont fait condamner pour provoquer cette revision. J’attends fièvreusement, mais avec confiance, d’apprendre que notre effroyable supplice a enfin un terme.

Je t’embrasse comme je t’aime, ainsi que nos chers enfants.

Ton dévoué,

Alfred.

Mille baisers à tes chers parents, à tous les nôtres.

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