Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/254

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— Té ! répondit le docteur, il le faudra bien. Tant qu’on n’aura pas terminé la voie ferrée qui, de Saint-Louis va à Dakar, seul point de la côte où cette barre n’existe pas, il n’y aura pas d’autre moyen d’aborder ici, et, à dire vrai, je ne débarque pour mon compte que quand j’y suis tout à fait obligé, car c’est un vilain moment à passer. D’ailleurs, voyez, voici une pirogue qui nous apporte les ordres du gouverneur : té ! regardez si elle saute !


Une pirogue montée par des nègres.

Tous les passagers suivaient déjà du regard une petite embarcation, montée par quatre noirs, et qui venait de se détacher du rivage. Elle se lança sur la crête écumante des lames, disparut comme engloutie, puis reparut ruisselante, bondissante et légère, par-dessus les volutes prêtes à la briser ; un instant après, elle s’accrochait au navire.