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toit était percé d’une trappe donnant accès à l’aéronaute qui veillait au dehors, pendant que ses deux compagnons reposaient à l’intérieur.

Les six grosses cordes de chanvre qui soutenaient la nacelle pendaient le long de ses parois : elles avaient été tranchées à coups de couteau ou de hache, ce qui semblait indiquer que les explorateurs avaient été obligés de se séparer rapidement de leur aérostat.

De ce dernier qui était énorme, puisque son diamètre dépassait 20 mètres et sa capacité 4.500 mètres cubes, il n’existait aucune trace dans le réduit.

Mais, sur le toit de la nacelle, l’Américain trouva un pavillon de soie blanche orné d’une ancre bleue.

— Pauvre Andrée ! fit-il… C’était un pavillon de reconnaissance adopté par lui et qu’il arbora au départ au-dessous du pavillon suédois… Quelle fin lamentable !…

Et tel était l’intérêt qu’il mettait à ces recherches, qui eussent d’ailleurs été passionnantes à tout autre moment, qu’il n’entendit même pas les deux jeunes gens insister pour le retour vers le Patrie.

Il montra à sa femme, qui l’écoutait à peine et lui parlait aussi du retour, les skis dressés contre la paroi de glace, le petit traîneau léger, la barque en toile démontable, encore pliée dans un coin et qu’Andrée avait emportée sous sa nacelle.