Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/198

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hangar. Il revit Juchmès, le pilote, surveillant les équipes d’aérostiers, l’ingénieur Julliot consultant l’anémomètre. Il eut une réflexion involontaire :

— S’ils nous voyaient ici !

Tout dépendait de la direction qu’allait avoir ce vent, dont le souffle avant-coureur s’annonçait déjà, car une seconde oscillation, plus large, plus longue, fit pencher la nacelle.

— Sir James, préparez les sacs de lest, avec le couteau tout prêt pour les couper à mon signal… C’est vous qui êtes chargé de cela. Quant au docteur, il aura à jeter les tubes vides par-dessus bord, mais à mon indication seulement… Vous, mistress Elliot — veuillez m’excuser de vous donner un rôle — je vous conjure d’aller chercher Mlle de Soignes et de la ramener au plus tôt…

Puis, se penchant au dehors, il appela :

— Docteur !… Vite, j’ai besoin de vous.

Sa voix avait un accent d’autorité que nul ne lui avait vu jusqu’à présent.

L’approche du danger réveillait en lui le chef responsable.

— Me voici, fit Petersen, mais j’ai encore à remonter l’instrument dans la grotte : c’est l’affaire d’un quart d’heure.

— Ce quart d’heure peut être mieux employé ici, docteur. Veuillez observer de quel côté nous arrive le vent ?

La question était capitale en effet et, de la nacelle, il était impossible de la résoudre. Le savant s’é-