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partit entre ses compagnons, et tira de la caisse d’effets des ceintures d’épaisse flanelle qui seraient nécessaires en cas de bivouac dans la neige.

Bob Midy avait entendu des recommandations faites par l’ « excellent maître » et les avait parfaitement comprises.

Ainsi donc, on allait être obligé de se séparer de ces bouteilles d’excellent whisky que l’adoucissement de la température avait en partie dégelées, qu’il avait amoureusement habillées de paille de riz et rangées lui-même dans un coin de la tente…

Cette idée lui fut insupportable et, dans son cerveau de nègre, germa aussitôt l’idée de sauver du naufrage tout ce qu’il pourrait absorber de sa liqueur favorite.

Profitant de l’inattention des deux femmes, occupées à la répartition des provisions, il se glissa dans le coin de la tente qui servait de cave, décacheta l’une des flasques au col allongé dans laquelle il lui semblait qu’on avait emporté un peu de soleil liquide et, dissimulé derrière les peaux de renne de la tente, il s’oublia dans une absorption continue de la réchauffante liqueur.

Maintenant, Georges Durtal, sans perdre de vue le baromètre, étudiait quelles étaient les parties de machine dont il était possible d’alléger la nacelle ; il ne trouva que les hélices et le réservoir d’essence situé au-dessous de la nacelle.

Encore est-il à remarquer que le déboulonnage de ces pièces exigerait un temps assez long, et que