Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/272

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1er Conseil de guerre, séant à Paris, pour y répondre de la perte de l’aérostat militaire dont il s’était trouvé le chef éventuel.

— Ah ! par exemple !…

Et le jeune homme ne trouva pas autre chose à dire, suffoqué.

Le milliardaire survint à ce moment et n’en put croire ses oreilles.

« C’était à devenir antimilitariste », déclara-t-il tout d’abord.

Il s’emporta, tonitrua et menaça de faire intervenir l’ambassadeur des États-Unis, mais Georges Durtal avait repris ses esprits et expliquait.

« C’est par application de ce qui se passe dans la Marine, que je suis traduit en Conseil de guerre : tout commandant de bâtiment qui perd son navire, eût-il fait son devoir héroïquement pour le sauver, doit en passer par là. Le plus souvent, il en sort avec les félicitations du Conseil et aux applaudissements de ses camarades.

— Espérons qu’il en sera ainsi cette fois, grogna sir Elliot… Mais c’est égal, pour une surprise, c’en est une ; le premier mot de bienvenue que vous recevez de votre gouvernement n’est pas ordinaire. Singulier pays !

Le 28 octobre enfin, les deux jeunes gens s’embarquèrent pour la France. Sir Elliot et sa femme les quittèrent avec les marques de la plus vive affection, leur promettant formellement leur venue à Andevanne, pour assister à leur mariage.