Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/275

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présenta à sa mère celui qu’elle demandait la permission d’appeler son fiancé, des larmes d’attendrissement coulèrent de bien des yeux.

Tout le monde se disait que, s’il était un bonheur mérité, c’était bien celui de cette vaillante qui, dans une aventure où tant de caractères eussent sombré, avait su se montrer Française de race et insuffler l’héroïsme autour d’elle.

Aussi, lorsque, dans le délai minimum, fut célébré dans la petite église d’Andevanne le mariage de Christiane de Soignes et de Georges Durtal, il y avait autour des deux jeunes gens autre chose que l’affection des proches et les vœux des amis, autre chose que les félicitations et les sourires des personnages officiels.

Il y avait, émanant du pays tout entier, comme un immense écho de la chaleureuse gratitude dont la France a toujours été prodigue, à l’égard de ceux qui ont élargi le champ de sa gloire et porté haut son pavillon.

Par avance, l’opinion imposait son verdict au Conseil de guerre.



Ce fut une séance sensationnelle que celle où Georges Durtal comparut devant ses camarades devenus ses juges, pour répondre de la perte du Patrie.

Sir Elliot et sa femme, qui venaient d’assister au mariage de leurs jeunes amis, avaient prolongé leur