Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cinq mois après la séance du Conseil de Guerre dont le jugement avait été unanimement acclamé et ratifié par le pays, Georges Durtal prenait possession comme capitaine de son nouveau commandement, et ce commandement était celui du Patrie n° 2, du Patrie arraché aux flots de l’Océan glacial et aux solitudes de l’Alaska.

Armé d’hélices neuves scintillant au soleil, reverni, ses plaies fermées, étincelant comme un navire de guerre, il arriva un dimanche au-dessus d’Andevanne, évolua gracieusement à la cime des arbres et, sa nouvelle flamme tricolore à l’arrière, descendit lentement dans le ravin, définitivement classé abri pour dirigeable et organisé comme tel.

Le Gouverneur de Verdun et le Directeur de Chalais-Meudon étaient à bord. George Durtal avait demandé, et aisément obtenu, d’orienter sa première sortie vers ces lieux d’où il était parti à la Conquête du bonheur.

L’officier d’infanterie, qui commandait le poste de garde et se présenta à lui à l’arrivée, était le même qui avait dû crier : « Lâchez tout ! », pendant la nuit tragique, pour éviter un malheur plus grand.

Il semblait que tout concourût à rappeler au jeune commandant la date du 6 septembre, point de départ pour lui d’une existence de rêve.

De nouvelles amarres, celles-là métalliques et