Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/32

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au froid. Sa manie de touche-à-tout qui vous inquiète et surtout les tendances à l’ivrognerie que je lui reproche davantage, n’auront rien de dangereux dans cet espace restreint, puisque nous l’aurons constamment à l’œil. S’il se fait un jour couper un doigt dans un engrenage, il n’y reviendra pas d’eux fois. Quant à sa rage de grimper partout, nous aurons peut-être à l’utiliser, en lui demandant des tours de force comme celui que vous avez exécuté vous-même, en vous hissant près du gouvernail en pleine marche.

Et, sur ces considérations, Bob Midy avait été accepté.

Le capitaine Willy Harris, de l’Étoile Polaire, avait demandé à faire partie de l’expédition, mais le milliardaire lui avait déclaré qu’il ne pouvait, ni abandonner, ni céder à son second le commandement du navire.

— Vous aurez à nous suivre, Willy, jusqu’au Spitzberg d’abord, puis au delà jusqu’à l’extrême limite des glaces. Là, vous louvoierez en nous attendant. Peut-être, au retour, serons-nous bien heureux de vous retrouver.

Le commandant de l’Étoile Polaire fut chargé de réunir et d’amariner dans la nacelle les provisions de bouche de l’expédition. Il fallait compter sur un approvisionnement de vingt jours, afin d’être paré au cas où l’expédition se prolongerait. Il dut en outre compléter le stock d’essence nécessaire en ajoutant six bidons de 80 litres aux 600 litres que