Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/33

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contenait le réservoir, veiller à la question importante des armes et munitions : trois carabines, dont une Smith tirant des balles exposibles, furent suspendues au bordage extérieur de la nacelle et pourvues de 200 coups à tirer chacune. Il y avait là de quoi faire une hécatombe de morses et d’ours, suffisante pour nourrir l’expédition pendant six mois.

L’opération la plus urgente était la fabrication de l’hydrogène. Le docteur Petersen l’installa en moins d’une heure, à l’aide de six grandes bonbonnes vides dans lesquelles il empila de la limaille de zinc ; deux tubes traversaient le volumineux bouchon qui fermait chacune d’elles ; l’un d’eux recevait l’eau acidulée destinée à attaquer le métal, et l’autre conduisait l’hydrogène instantanément formé dans un manchon commun aboutissant à l’aérostat. Dès trois heures du soir, l’usine improvisée marchait à souhait, et le savant assura que le regonflement du Patrie serait achevé pour minuit.

En prévision de ce notable accroissement de force ascensionnelle, un supplément de lest fut installé dans la nacelle et les câbles qui retenaient le captif furent doublés.

Le vent était d’ailleurs complètement tombé la température marquait trois au-dessus de zéro. Le temps était propice à souhait pour ces préparatifs, menés avec une activité fièvreuse, que sir James Elliot avait communiquée à tout le monde.

Lui s’était chargé de disposer à l’avant de la nacelle une tente formée de peaux de rennes et pou-