Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/44

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— Il faudra pourtant bien l’encombrer de votre lest.

— Non, car j’ai fait arrimer les sacs tout autour du bordage, à l’extérieur.

— Parfait. Vous me permettez alors de remplacer quelques-uns d’entre eux par des bouteilles judicieusement choisies et qui n’encombreront pas davantage.

— Si nous emportions le télescope de Foucault, qui est à l’arrière du bâtiment, opina le docteur Petersen… Il ne doit guère peser que deux à trois cents kilogrammes avec ses accessoires. Songez quelle mine d’observations nous pourrions faire avec lui, quand nous serons au seul point du globe où les étoiles décrivent des cercles parallèles au-dessus de l’horizon, quand nous pourrons jouir, pendant quinze jours consécutifs, de la vue de la lune… La lune !… Songez, commandant, que si un jour vous oubliez de remonter les montres, comme il advint à Parry, je pourrai, en observant la hauteur du satellite et connaissant la déclinaison par la Connaissance des temps, vous calculer l’heure de Washington à dix secondes près. Songez encore…

— Halte-là ! docteur, s’écria l’Américain. Vous y êtes en plein dans la lune, en ce moment. Vous imaginez-vous donc que nous allons trouver un hangar au Pôle et que nous pourrons y stationner ?

— Si Dieu nous permet de l’atteindre, acheva mistress Elliot.

— Si Dieu nous permet d’y passer, vous voulez