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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/83

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Si Omar était là, il aurait déjà songé à lui en trouver une.

— Nous lui en trouverons une à Paris, répondit distraitement de Melval dont l’esprit était ailleurs.

— Non pas, car avant tout, il faut que cette femme de chambre parle turc ; une Française qui ne comprendrait pas cette langue ne rendrait aucun service à sa maîtresse. Et nous n’avons aucune chance de trouver à Paris une femme connaissant cette langue, tandis qu’ici…

― C’est vrai ; mais on ne se procure pas une femme de chambre comme on trouve un complet.

― Une femme de chambre, fit Hilarion, qui depuis quelques instants tendait l’oreille.

― Oui, on dirait que tu en as une à nous offrir, dit Zahner en riant…

― Fectivement, dit l’ordonnance, et une chouette encore Et d’où la sors-tu ?

— Mais d’ici tout simplement, et une honnête créature. je vous en donne mon billet, car elle a résisté à mes prières les mieux tapées.

— Ah ! mon gaillard ! tu étais donc en chasse ?

— Dame, vous savez, en voyant des créatures blanches et appétissantes comme celles qui sont ici, il m’est venu un tas d’idées ; mais je n’ai pas eu de chance, car celle qui m’a le plus tapé dans l’œil m’a envoyé promener dans les grands prix !

— Et tu pourrais la retrouver ?

— Accordez-moi dix minutes, et je la retrouve ; et, comme je n’aurai que des choses sérieuses à lui dire, je suis bien sûr de la décider…

Les trains partaient d’Athènes pour le Pirée toutes les demi-heures, emportant des flots d’émigrants qui préféraient s’embarquer pour l’île de Crète où les noirs ne pourraient jamais aborder. — L’ile d’Eubée, au contraire, leur paraissait devoir être inondée rapidement, le détroit de l’Euripe qui la sépare des côtes de Béotie n’ayant qu’une largeur de quelques centaines de mètres, et tous ses habitants la désertaient.

Un train partait. De Melval et Zahner résolurent d’attendre le suivant.

Hilarion ne s’était pas vanté : quelques instants après il