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Alain se retrouvait seul. La barrière, que Dubourg dressait entre lui et la mort, une barrière de mots, s’en allait comme après un numéro de music-hall, le décor avec le bateleur.

Falet l’avait vu entrer avec un vif pressentiment‫ ; il n’eut plus aucun doute quand il le vit demeurer : la comédie de la désintoxication était finie. Déjà, une fois, Alain avait disparu, puis était revenu. Il revenait pour de bon.

Alain ne regardait pas Falet mais battait la semelle devant les photos. Il chiffonna un compliment, puis il regarda Falet qui le regardait.

— Tu es toujours là-bas ?

— Non, je ne suis plus là-bas.

— Ah oui… Tu as bonne mine. Mes compliments !

— Toi, tu n’as pas l’air plus cadavre que d’habitude.

— Tu choisis tes relations ; tu fais dans les gens sains, tu revois Dubourg. Ce niais, ce cafard de Dubourg.