Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/140

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copes, il interroge les astres, et il peut, en parlant du Grand Œuvre, avoir accès partout. Sur ce sujet, il est inépuisable : il sait en effet, et les frères errants avec lesquels il s’abouche dans chaque ville savent aussi, ce que ce mot de Grand Œuvre cache sous son mystérieux symbolisme. Faire de l’or, régner par le banquier sur ce monde qui ne croit qu’au prêtre et au soldat, à la pauvreté et à l’héroïsme, la politique juive est toujours là. Mais ce qu’il faut renverser avant de rien entreprendre, c’est la vieille hiérarchie, l’Église, le Moine, le Pape.

Sur quel point agir ? A la France il ne faut pas penser. L’Espagne, que les Juifs ont livrée aux Maures, conquiert pied à pied le sol de la patrie, et c’est par l’expulsion définitive des Juifs qu’elle se préparera aux grandes destinées qui l’attendent sous Charles-Quint et Philippe II. L’Allemagne est plus propice à un mouvement : elle est divisée, et l’on n’y rencontrera pas cette autorité royale déjà si puissante qui, de l’autre côté du Rhin, centralise la force et défend les croyances de tous. Autant que la France cependant, l’Allemagne répugne aux Juifs et en brûle quelques-uns de temps en temps.

Le Juif, rendu plus prudent par ses mésaventures, ne s’attaque plus en face au catholicisme ; il souffle Luther, il l’inspire, il lui suggère ses meilleurs arguments.

Luther cependant fut dur pour les Juifs, plus dur que ne l’avait été aucun prêtre.


En cendres, s’écriait-il, en cendres les synagogues et les maisons des Juifs ! et ceux-ci, qu’on les parque dans les écuries ; que de leurs biens on forme un trésor pour l’entretien des convertis ; que les Juifs et les Juives robustes, on les astreigne aux plus durs labeurs ; qu’on leur prenne