Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/142

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vint barrer le passage, sur le pont du Louvre, à l’aventurier orgueilleux qui s’avançait suivi d’une escorte nombreuse comme un régiment. — Halte-là ! — Qui donc ose me parler ainsi, à moi ? Et comme le drôle étranger ajoutait un geste à ces paroles, Vitry, l’ayant bien ajusté, lui cassa la tête d’un coup de pistolet.

Puis il entra chez le roi et dit : C’est fait. — Grand merci, mon cousin ! répondit Louis XIII à l’humble capitaine, que son courage, ainsi qu’on le voit encore en Espagne, venait de faire le parent du roi. Vous êtes maréchal et duc, et je suis heureux de vous saluer le premier de votre nouveau titre.

Par la fenêtre, une grande rumeur arrivait en même temps : c’était Paris qui, enfin vengé de tant de hontes subies, battait frénétiquement des mains.

Aujourd’hui, l’industrie a encore des chevaliers, et la Bourse, des barons ; mais l’héroïsme ne fait plus de maréchaux ni de ducs. Les Juifs étrangers peuvent tout se permettre chez nous : nul Vitry ne tirera l’épée pour arrêter les oppresseurs de sa patrie.

Je connais cependant à Paris un pont, au bout d’une place célèbre, où un colonel qui aurait du poil au menton, pourrait gagner un titre plus beau que celui que le hardi capitaine des gardes gagna le 24 avril 1617, sur le pont du Louvre.

Concini à peine tué, on intima l’ordre aux Juifs, qui, avec leur activité ordinaire, avaient déjà constitué comme une petite synagogue chez un membre du parlement, de disparaître immédiatement.