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II


Si le Juif ne pouvait se faire accepter en France qu’en reniant énergiquement son origine, il avait cessé ailleurs d’être le paria des anciens jours : il avait trouvé en Hollande plus qu’un asile, un terrain favorable où tous ses défauts fussent impuissants à se développer, où ses qualités pussent se donner carrière.

La destinée de cette race, en effet, est singulière : seule de toutes les races humaines, elle a le privilège de vivre sous tous les climats, et en même temps elle ne peut se maintenir, sans nuire aux autres et sans se nuire à elle-même, que dans une atmosphère morale et intellectuelle spéciale.

Avec son esprit d’intrigue, sa manie d’attaquer sans cesse la religion du Christ, sa fureur de détruire la foi des autres, qui contraste si étrangement avec son absence de tout désir de convertir les étrangers à la sienne, le Juif est exposé dans certains pays à des tentations auxquelles il succombe toujours : c’est ce qui explique la perpétuelle persécution dont il est l’objet.

Dès qu’il a affaire à ces grandes cervelles d’Allemands avides de systèmes et d’idées, à ces esprits français épris de nouveautés et de mots, à ces imaginations de Slaves toujours en quête de rêves, il ne peut se contenir : il invente le socialisme, l’internationalisme, le nihilisme ; il lance sur la société qui l’a accueilli des révolutionnaires et des sophistes, des Hertzen, des Goldeberg, des Karl Marx, des Lassalle, des Crémieux, des Gambetta ; il met le feu au pays pour y faire cuire l’œuf de quelques banquiers, et tout le monde se réunit à la fin pour le pousser vers la porte.