Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/185

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Les Juifs d’outre-Rhin, qui s’essayaient, timidement encore, il est vrai, à prendre pied à Paris, s’habituaient à regarder la maison de Rothschild comme la maison mère du judaïsme français. Avec l’esprit de solidarité qui anime la race, les Rothschild aidaient les nouveaux arrivants, leur fournissaient des fonds pour faire la petite usure ; en même temps ils recevaient d’eux de précieux renseignements, et organisaient cette police qui est sans égale dans le monde entier[1].

La Restauration ne vit pas le danger de cette invasion juive, que Napoléon avait si bien discerné. La royauté n’avait plus, depuis plus d’un siècle, le sens de la France : elle ne comprit rien à la Révolution, ni avant ni après ; il lui manqua précisément ce qui, à l’origine, avait fait la grandeur et la puissance de cette monarchie, confinée au début dans l’Ile-de-France.

La force des premiers Capétiens avait été de s’identifier avec le génie français, de protéger les intérêts économiques du pays, en même temps que d’agrandir son territoire et d’augmenter son prestige par les armes. Les derniers Bourbons n’avaient pas le goût belliqueux.

Ce qui manquait chez eux plus que tout le reste, ce qui manqua d’une façon si funeste pour nous aux monarchistes de l’Assemblée de 1871, ce fut le principe sans lequel toute monarchie chrétienne est un nonsens : l’esprit de justice. Discite justitiam moniti, dit le doux Virgile, dans lequel on semble parfois entrevoir comme un reflet de la sagesse des Écritures… Les

  1. Voir à ce sujet le livre de Capefigue : Histoire des grandes opérations financières, que l’avenir, plus juste que le présent, mettra parmi les rares œuvres de ce temps destinées à survivre.