Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/225

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L’histoire, plus tard, dramatisera ce court combat entre le Chancelier de fer et le diplomate, comme elle a dramatisé la lutte de Cinq-Mars et de Richelieu ; elle rendra ses véritables proportions à cet épisode, qui aurait pu avoir des conséquences considérables sur les destinées du monde, et qui passa presque inaperçu, grâce à cette presse juive, tout entière cette fois encore du côté du prince de Bismark, et qui ne laisse apparaître des événements contemporains que ce qu’il en faut pour tromper l’opinion.

Le comte Harry d’Arnim n’était pas un simple favori comme Cinq-Mars, essayant de renverser, pour plaire à une coterie, un ministre supérieur à lui ; il était considéré par le prince de Bismark lui-même comme le seul homme qui pût le remplacer.

Le comte d’Arnim voulait davantage. Secondé par la majeure partie de l’aristocratie allemande, appuyé par l’impératrice Augusta, il rêvait de se substituer à Bismark et de continuer son œuvre, mais en changeant complètement le plan d’opérations.

Le prince de Bismark, comme il l’a déclaré avec la brutale franchise qui lui est habituelle, encourageait la République juive en France, pour que la France fût impuissante, méprisée, déshonorée en Europe, sans l’occuper des dangers que présentait pour le monde le foyer d’infection qu’il laissait grandir.

Le comte d’Arnim, au contraire, voulait guérir la France, pour que l’Europe ne tombât pas malade grâce ce voisinage. Il s’inspirait de la maxime de Philippe II : « Mieux vaut éteindre l’incendie dans la maison de son voisin que de l’attendre dans la sienne. »

Le prince de Bismark, qui agissait alors de concert avec les Juifs, brisa comme verre le malheureux d’Arnim, qui, privé de ses emplois, dépouillé de tous ses