Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/228

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d’Orléans qui ont empêché la restauration de la Monarchie.

Les faits contredisent absolument cette affirmation, que suffirait d’ailleurs à démentir le caractère du comte de Paris.

Père de famille irréprochable, bon chrétien, travailleur infatigable, le comte de Paris ne répond pas complètement à l’idéal qu’un pays romanesque comme le nôtre se fait d’un souverain ; il n’a rien qui monte l’imagination. On regrette qu’un peu de flamme et d’enthousiasme ne s’ajoutent pas à tant de sérieuses qualités.

Le rêve de celui auquel la naissance a imposé de si grands devoirs eût été de vivre de la vie d’un planteur dans la libre Amérique. On s’attache aux pays pour lesquels on a combattu : le comte de Paris, dont le calme courage avait excité l’admiration de l’armée dans la guerre de sécession, a gardé, de son séjour là-bas, un goût regrettable pour des institutions qui ne conviennent pas à la France. « C’est un prince qui n’a pas assez de préjugés », a-t-on dit de lui ; il serait plus juste de dire que c’est un prince qui a, ou qui du moins a eu longtemps tous les préjugés du modernisme.

Tel est, je crois, l’impartial portrait d’un prince foncièrement honnête homme, que la France, revenue de bien des chimères, sera peut-être bien contente de trouver pour mettre un peu d’ordre dans ce pays ravagé par une horde de bandits.

Étant donné un tel homme, sa conduite vis-à-vis du comte de Chambord n’a pu être que très correcte. Il a été fort heureux, tous ceux qui l’ont approché de près en témoignent, d’être débarrassé de l’héritage de 1830 et de rentrer, non seulement dans la tradition monar-