Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/240

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geux, on le désavouait, parce qu’il n’avait pas réservé de bénéfices spéciaux à la Juiverie.


En 1880, dit le journal anglais, la France prend en Afrique une attitude militante. Gambetta, préoccupé de ménager l’opinion publique en Italie, expédie à Rome et à Tunis un diplomate de race, rompu aux affaires depuis vingt-cinq ans. Le baron de Billing apaise le ressentiment des Italiens et rapporte un traité excellent. Il est désavoué, parce que les aigrefins de l’opportunisme y trouvaient peu de pépites à ramasser. L’invasion de la Tunisie a lieu, le traité du Bardo est imposé au Bey. A qui confie-t-on le soin de le libeller ? A M. Breard, général de brigade, absolument inconnu, et à M. Roustan, petit agent d’ordre purement commercial.

En Chine, un diplomate fin et habile, M. Bourée, fait un traité aussi avantageux que la convention de Kassar-Saïd rapportée de Tunisie par M. de Billing. Vite la faction opportuniste s’empresse aussi de le désavouer ; et la France se lance dans des négociations absolument bouffonnes, conduites par des médecins de la marine, des commandants d’aviso, des douaniers prussiens. C’est un comble. Ne désespérons pas de voir prochainement Courcel ou Saint-Vallier commander des cuirassés.

Deux ans avant de mourir, Gambetta, éprouvant le besoin de remplir les poches des Israélites plus ou moins allemands ou cosmopolites de son entourage, voulait opérer la conversion de la Dette italienne. Au lieu d’envoyer en mission à Rome un inspecteur général des finances, il invente d’y expédier un pique-assiette de Mme Arnaud (de l’Ariège) un Juif espagnol du nom de Ruiz. On sait l’accueil qui fut fait à ce triste personnage par la Consulta, le marquis Maffei en tête.

A l’apogée de sa carrière, Gambetta désire obtenir une audience de Bismark. Il lance en éclaireur un député algérien, ancien commissionnaire en douane à Marseille, bientôt suivi par un autre député, rapin à ses heures, émetteur de loteries, et marchand d’angéliques de Niort. Le banquier juif Bleichrœder, malgré toute sa bonne volonté. participe à ces ridicules pourparlers, qui échouent misérablement.