Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/246

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croyances religieuses. En 1883, au moment de la divulgation de la triple alliance entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, les journaux officieux allemands proclamaient nettement que « la République, en rendant la France incapable de se réorganiser, était la meilleure garantie de la paix européenne ».

Dans les plus petits détails, l’Allemagne apporte cette franchise brutale, grossière, mais réelle.

En constatant sur un ton méprisant le dégoût que les officiers allemands éprouvent à se trouver en rapport avec Thibaudin, l’homme qui a manqué à sa parole, les Grenzboten, la Revue officielle du Chancelier, disaient crûment :


L’Allemagne ne peut que souhaiter de voir le général Thibaudin conserver le plus lontemps possible le portefeuille de la guerre.

De même, en effet, que le maintien de la République en France est la meilleure garantie de la paix européenne, de même un homme d’un passé tel que celui du général Thibaudin doit exercer sur l’armée française, — où, en raison des dissentiments politiques entre les officiers, la cohésion n’est sauvegardée que par les idées de devoir et d’honneur, — une action complètement dissolvante.


La France, encore une fois, n’a pas été trompée, elle a été libre de se sauver elle-même[1]. Elle a pu avoir à sa tête, au lieu de tous les ignobles drôles qui la déshonorent et la pillent, le plus honnête des hommes et le plus noble des rois, elle n’a pas voulu ; elle aussi a réclamé Barabbas.

  1. Bismark n’intervint dans nos affaires intérieures d’une façon active qu’une seule fois, en s’opposant à la proclamation de l’état de siège pendant le Seize-Mai. Je crois pouvoir affirmer ce fait sans crainte d’être démenti. On devine l’intérêt qu’avait le Chancelier au triomphe des républicains, qui perpétuaient l’anarchie en France.