Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce Lévy-Crémieu, fort estimé en Israël, car il était tout chargé des dépouilles des goym, fut le véritable ministre des finances de l’opportunisme. Maître des secrets de l’État, connaissant tous les événements à l’avance, il réalisa en quelques années d’énormes bénéfices. D’accord avec Challemel-Lacour, il avait entrepris, dans la République française, la campagne à la baisse contre les obligations tunisiennes. Il fut avec Lebaudy. derrière lequel étaient les Rothschild, l’organisateur du Krach de 1882, que le gouvernement facilita de tout son pouvoir. Enfin, c’est lui qui négocia, avec Tirard et Dugué de la Fauconnerie, l’opération de la conversion du 5 0/0 en 4 1/2.

Il avait débuté à Marseille dans le commerce des toiles ; puis il s’était établi coulissier à Paris, et avait fait faillite. Au moment de sa mort, à la fin de janvier 1886, il laissa quinze millions et des propriétés partout : dans la Nièvre, en Seine-et Marne, en Seine-et-Oise.

Le Gaulois consacra à cet homme de bien un article où débordait l’admiration pour cet écumeur de Bourse qui avait passé sa vie à accumuler les deuils et les ruines autour de lui[1].

  1. Au même moment, la Fiance perdait Lange, un autre Juif. Personne, s’écria Arthur Meyer dans le Gaulois avec un transport d’enthousiasme, personne ne savait placer les primes comme lui. Il en aurait casé trente mille de la même valeur une seule Bourse ! Aussi les banquiers le recherchaient-ils. Beaucoup, et des plus grands, se servirent de son merveilleux tempérament. Il y a gagné la croix de la Légion d’honneur ! »
      Il n’y a pas cinquante personnes à Paris, maintenant, qui puissent comprendre combien cette phrase est précieuse comme date, qui puissent apprécier l’espèce d’inconscience presque naïve de ce Juif qui se pâme d’admiration devant un loup-cervier de la Bourse, que l’on décore parce qu’il a placé beaucoup primes.