Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/256

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question de la moindre indemnité et par lequel nous abandonnons les îles Pescadores, le seul point qui nous fût utile dans ces parages, le seul où nous gênions les Anglais.

Pendant ce temps les Français meurent par milliers sous les balles, du typhus, du choléra, du climat ; les hôpitaux sont pleins de malades et vides de médicaments.

L’esprit reste confondu quand on songe que toutes ces extravagances sont de l’histoire, que des hommes sont réellement morts par la volonté de pareils fantoches, qu’une Assemblée a approuvé tout cela. Rien peut-être ne donne mieux l’idée de l’endurance de la pauvre humanité, la façon dont elle subit tout.

Sous l’émotion causée par la nouvelle du désastre de Lang-Son, cette société, brusquement réveillée, se montra telle qu’elle est, comme une de ces vieilles qu’on a rencontrées une heure avant, élégantes encore sous le fard, et qui, aux cris : « Au feu ! » se précipitent dans un escalier et se révèlent ce qu’elles sont réellement, horribles à voir, ridées partout comme de vieilles pommes, cadavéreuses.

Le Paris qu’on aperçut à ce moment, nous offre l’image navrante de ce que serait la capitale après une première défaite, même insignifiante, dans une guerre avec l’Allemagne. Il n’y a plus d’autorité, plus de gouvernement ; il n’y a plus rien : tout est par terre.

Un seul mot de vérité suffit à frapper à mort cet opportunisme qui avait constamment vécu par le mensonge, qui avait érigé l’imposture en système.

Cette vérité, comment Ferry l’a-t-il dite ? Pourquoi ne cacha-t-il pas cette dépêche comme il avait caché les précédentes ? Il eut peur. Cet avocat sinistre est obsédé, comme par un fantôme, de l’idée fixe qu’il