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Si la bourgeoisie française ne fait pas cela, l'Allemagne le fera pour elle, saisira cette occasion d’intervenir, et sera soutenue par la bourgeoisie épouvantée.


XIV


Ce but, que poursuivent les ouvriers, et qu’ils n'ont pas tort de poursuivre à leur point de vue, ne pourrait-il pas être atteint pacifiquement ?

Pourquoi un prince chrétien, un chef aux conceptions fermes et larges, qui, au lieu de voir les questions à travers des lieux communs, les regarderait en face, ne confisquerait-il pas les biens juifs ? pourquoi, avec les ressources ainsi créées, ne permettrait-il pas aux ouvriers d’expérimenter leurs théories sur l’exploitation collective et directe des usines et des établissements industriels ? La plupart des propriétaires se prêteraient très volontiers à cette expropriation à l’amiable, dès qu’ils seraient convenablement indemnisés. On pourrait juger, par les résultats, des avantages et des inconvénients que présentent, avec leur constitution différente, les syndicats ouvriers purement laïques, et les syndicats formés sur le modèle des Cercles catholiques ouvriers.

Il importe, dans de tels sujets, de ne pas se faire d’illusion, et de prévoir sur quoi l’on peut compter.

Les Juifs possèdent la moitié du capital circulant sur la terre ; or la fortune de la France, qui paye un budget de près de quatre milliards[1], peut être éva-

  1. « Depuis sept ans que vous êtes au pouvoir, a pu dire un député républicain, M. Amagat, aux séides de Gambetta, vous avez dépensé plus de dix-sept milliards, vous avez accru la dette publique de plus de huit milliards. Les dilapidations opportu-