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CHAPITRE TROISIÈME


Les Rois en exil, chez Daudet. — La mort. — Le cerveau d’un ténor. — Le vocabulaire de Gambetta. — La haine des intelligents. — Le mépris de l’humanité. — Un couronnement au Grand Orient.


La décadence physique, prompte toujours dans ces races, était venue de bonne heure, d’ailleurs, chez cet homme qui avait demandé à l'existence tout ce qu’elle peut contenir de plaisir.

La dernière fois que je l’aperçus, c’est à la lecture des Rois en exil, chez Daudet. Il était déjà perdu, il avait ce signe des gens marqués qui ne trompe guère les yeux expérimentés. Cramoisi, vieilli, gris et rouge en même temps, les chairs gonflées d’une mauvaise graisse, il ne pouvait se tenir ; appuyé à la porte du cabinet de Daudet, il resta debout toute la soirée en fumant continuellement. Quoique profondément triste, il paraissait suivre Coquelin avec attention. En entendant son comédien de prédilection lire cette pièce, où l’on tournait en dérision tous ces porte-sceptres de jadis, tous ces descendants d’augustes familles qui avaient régné sur l’Europe, il semblait dire :

— C’est à mon tour maintenant !

Et derrière lui, on eût pu voir la Mort, qui déjà