Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/300

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à Tours et à Bordeaux, et s’écriait : « Braves soldats, allez vous faire tuer ! L’exercice est bon en ce temps-ci ; moi, je retourne me chauffer. »

Sous ce grotesque, il y eut un Nazi juif, un prince de la Juiverie, qui exerça l’influence la plus profonde sur l’évolution du peuple prédestiné, et mena de front, comme un premier ministre, la politique extérieure et la politique intérieure ; il y eut un homme de dévouement admirable, qui, laissant à Gambetta la jouissance matérielle du pouvoir, l’assouvissement des grossiers appétits, aux Rothschild la satisfaction des vanités sottes, accomplit son œuvre dans une demi-teinte discrète, comme un Joad qui agirait à demi caché dans les replis du voile du Temple.

Souverain grand maître du Rite écossais, Président de l’Alliance israélite universelle, chef important de la démocratie française, Crémieux incarna la révolution maçonnique en ce qu’elle eut de plus complet. Il a contribué, plus que tout autre, à confisquer la Révolution française au profit de la Juiverie, à donner à un mouvement qui avait été mêlé d’une part d’idéal, d’aspirations généreuses, de rêves d’une organisation meilleure, un caractère strictement juif ; il prépara et il annonça hautement, dans les dernières années de sa vie, le règne messianique, l’époque attendue depuis si longtemps où toutes les nations seront soumises à Israël, où tous les hommes travailleront pour les représentants de la race bénie par Jéhovah.

Dès ses débuts, Crémieux procéda d’une idée unique. Les Juifs devaient renoncer à vivre à part et à se différencier du reste de la nation, se confondre de toutes les façons avec la collectivité, faire abstraction momentanément, au besoin, de coutumes qui leur étaient chères, supporter même la vue des symboles