CHAPITRE DEUXIÈME
I
La chasse est au premier rang des divertissements de bonne compagnie.
Cette passion a amené l’aristocratie à fréquenter les Juifs, à aller chez eux, à manger à leur table.
Ces forêts où ont chevauché les ancêtres, les conquérants hardis de la vieille Gaule, noire de bois, sont hantées encore par les légendes du passé. Les fées ont habité au bord de ces étangs, et c’est ici, peut-être, qu’au-dessus de la ramure d’un cerf, la figure de Jésus-Christ, toute resplendissante de clarté, apparut à saint Hubert.
L’âme de notre histoire ne parle-t-elle pas dans tous ces lieux ? Fontainebleau, à demi-païen, où les Nymphes de Jean Goujon semblent errer dans les allées, ne raconte-t-il pas François Ier, le Primatice, la poésie automnale de cette fin de règne où le paladin de Marignan vint chercher le repos dans ce palais, fait à l’image de l’Italie qu’il avait rêvé de conquérir ? Tout un monde ne ressuscite-t-il pas dans cette chambre des Cariatides où a Jean Goujon, dit Michelet, communique aux pierres la grâce ondoyante, le souffle de la France, sait faire couler le marbre comme nos eaux indécises, lui